présentation

Alice Machu Sevila est artiste plasticienne et photographe basée à Paris.

Formée initialement en design graphique, elle s’est progressivement tournée vers la photo-graphie au fil d’un cursus en écoles supérieures d’Arts entre Toulouse et Bruxelles. De par son parcours, elle aborde le médium photographique comme un matériau, et développe un intérêt fort pour l’image argentique et son développement, ainsi que pour la narration, la construction de récits.

Si son travail prend aujourd’hui des formes multiples — principalement portraits, mais aussi documentaires ou encore expérimentations visuelles accompagnée d’écriture — il est traversé par des questionnements récurrents : Comment faire image à partir de ce qui résiste, échappe, transforme ? Comment re-présenter un milieu, ses luttes, ses liens ?

Sa recherche doctorale en Art et Sciences de l’Art, actuellement menée à l’Université de Liège, s’inscrit dans la continuité de cette démarche artistique. Elle explore, sur un plan théorique et expérimental, des enjeux déjà présents dans son travail : la matérialité de l’image, la fabrique des représentations, l’éthique de nos pratiques visuelles.

démarche artistique

Sa pratique artistique se déploie autour du corps, de ses engagements, mais aussi des territoires qu’il traverse ou habite — Faire corps. Elle s'intéresse aux récits invisibilisés, aux marges, à la manière dont les représentations construisent ou déplacent nos imaginaires sociaux. Les notions d’écosystèmes, d’alternatives et de (re)corporéisation ont donc une place importante dans son travail. Comment la pensée prend-elle corps ? Qu’est-ce qu’un corps dit de son milieu, voire de sa fabrique ?

Ce qui l’anime est la possibilité de faire image avec et non sur : créer un espace de rencontre, de cohabitation sensible, de présence partagée. C’est un processus en mouvement et non un résultat. La photographie devient alors une forme d’attention au vivant, à l’autre, au geste, à ce qui ne se laisse pas capturer. Une manière d’interroger ce que nous choisissons de montrer, de cadrer, de laisser hors-champ.

Elle travaille actuellement en tant que doctorante à l'Université de Liège autour de la question de l’utilisation de gélatine animale dans la production de pellicules argentiques, qui n’a trouvé aujourd’hui aucune alternative viable. Il s’agit d’accompagner une recherche expérimentale plastique de l'écriture d'une thèse qui prend la forme d'une enquête anthropologique sur l’émergence de cette controverse sociotechnique contemporaine sur la place des produits d’origine animale et sur les acteurices qui se saisissent de ce sujet, abordant le développement historique de la photographie argentique en tant que procédé et processus, et mettant par ailleurs la lumière sur l’expérimentation de nouveaux matériaux dans le monde de la photographie amateur et des arts plus généralement. En savoir plus

Approche Visuelle

Alice Machu Sevila travaille principalement en argentique. Ce choix n’est pas seulement esthétique : il correspond à une manière de penser l’image comme matière, trace physique, surface sensible. L’image latente devient palpable sur les grains, l’indicible se révèle, la fabrique de l’image devient tangible et s’effectue manuellement de la prise de vue jusqu’au tirage traditionnel en laboratoire. On rend l’impression réelle.

Même s’il n’est pas exclusif, le noir & blanc reste son rendu esthétique de prédilection : selon elle, il nécessite d’avantage de dessiner avec la lumière et sa densité, de s’intéresser au cadrage, à la composition graphique la plus juste pour faire transparaitre une intention, une émotion, une impression, qui ne seront pas biaisés par l’attrait pour une tonalité, ou que la couleur ne ramènera pas trop rapidement à l’objet du passé photographié et nous faisant oublier ainsi que ce qui se trouve devant nos yeux est avant tout une matière et une proposition visuelle.

La temporalité lente qu’impose l’argentique — temps de pose, de développement, de révélation — entre en écho avec sa manière d’être au monde : attentive, située, incarnée.
Ce temps long devient un outil de présence, de résistance, et d’engagement.

Aussi, l’attention particulière accordée à la manière d’occuper un territoire et comment l’habiter (elle est par ailleurs danseuse) se retrouve dans la composition de ses photographies, où les corps sont souvent centraux, où leur manière de s’engager dans l’espace est questionné.

CV

    • Doctorat en Art et Sciences de l’Art | Laboratoire des Sciences Sociales de l’Université de Liège, Belgique, depuis 2024

    • Formation de Technicienne Photographe | Ecole de Photographie et de Techniques Visuelles Agnès Varda, Bruxelles, Belgique, 2018-2021

    • Diplôme d’Arts Plastiques, Visuels et de l’Espace | Master 2 à finalité approfondie : pôle Narration, spécialité Photographie | Ecole de Recherche Graphique, Bruxelles, Belgique, 2019

    • Diplôme National d’Arts Plastiques : Design Graphique | Institut Supérieur Des Arts de Toulouse, France, 2016

    • Classe Préparatoire aux Beaux-Arts | Villa Briguiboul, Castres, 2012-2013

    • Résidence artistique : Corps-Territoire | organisée par la compagnie Maga Viva et l’association Otratierra | Les Terres des Circaètes à la Nove, Saint-Maurice-en-Chalencon, France, 2025

    • Stage : Technicienne en laboratoire photographique argentique | Diamantino Labo Photo, Bagnolet, France, 2021

    • Stage : Technicienne en laboratoire photographique argentique | Studio Baxton, Bruxelles, Belgique, 2021

    • Assistante de studio | La Fabrique 22A, Bruxelles, Belgique, 2020

    • Exposition collective : C’est beau mais c’est loin | Collaboration avec l’E.R.G., Bruxelles, 2019

    • Stage : Technicienne en laboratoire photographique argentique | Atelier Isabelle Menu, Montreuil, France, 2018

    • Exposition collective : Traversées Renardes | collaboration avec l’E.R.G., Hall Noir, Bandits-Mages, le Centre Pompidou | Château-d’Eau, Bourges, France, 2017

    • Membre de l’équipe ANiMA, groupe de chercheur·ses réuni·e·s autour de questions relatives à l’anthropologie de la vie | Laboratoire d’Anthropologie Sociale et Culturelle de l’Université de Liège, Belgique, depuis 2024